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Les voyages de Geoffrey
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10 mars 2009

CHAPITRE CINQ (suite)

2) Le Portugal

Bon, désolé mais tout a été un peu différent de ce que je prévoyais. Les « chapitres » ne vont pas forcément être de dernière minute, ni parfaitement dans la continuité, mais  l'un dans l'autre ça ne posera pas de grand problème de compréhension !

Je quitte donc Santiago de Compostella, et atteint, tant bien que mal, le Camino Portugès (« chemin portugais »). Il s'agit du chemin des pèlerins portugais, venant de Lisbonne jusqu'à Santiago. Et je le prends à rebours. Lorsqu'on a suivi les marques dans le bon sens pendant plus d'un mois, on peut assez facilement suivre un chemin à l'envers, disons que c'est « instinctif ». Je descends ainsi, lentement car je me suis arrêté trois jours pendant lesquels j'ai beaucoup mangé au restaurant (faut savoir se faire plaisir de temps en temps !), à travers la Galice. Peu à peu j'arrive à la frontière portugaise, ayant suivi tant bien que mal le tracé de la route nationale, et de l'ancienne voie romaine VIA XIX. Mon chemin se refait de plus en plus solitaire, très peu de pèlerins dans ce sens et à cette période de l'année (nous sommes en novembre). Je m'offre même le luxe des auberges de Galice qui sont sur le chemin, étant donné qu'elles ne sont pas chères. Mais je suis toujours seul dedans, quelle tristesse !! Bref, de quoi ne pas mourir de froid, et manger chaud, on ne va pas se plaindre non plus… Une bonne petite ballade donc, vers le Portugal.

Et j'arrive donc à Tuy, dernière ville espagnole, très impressionnante avec sa forteresse imprenable. De l'autre coté du fleuve, j'atteint via un vieil ouvrage en fer, la terre portugaise. On remonte le temps. Celui de sa montre d'abord à cause des fuseaux horaires, et aussi à cause des échos lointains de musique tzigane, et des quelques caravanes postées un peu n'importe où. Je m'aventure donc dans cette terre inconnue, avec une langue que je ne maîtrise pas du tout, mais qui finalement se révèle être plutôt facile.

Je m'enfonce vers le sud, à travers des collines et des villages reculés où je dois être le premier étranger vu depuis les derniers maures.

Arrivé à Ponte de Lima, je décide de reprendre les activités d'auto-stoppeur, que j'avais laissé de coté depuis un mois et demi. Une galère incroyable rien que pour arriver à Porto, que finalement je ne peux pas visiter étant donné que j'y arrive à la nuit tombée. Ne me reste rien d'autre que l'auberge de jeunesse… J'y rencontre des jeunes, des voyageurs. Mais aucun ne veut discuter. Y'a pas de doute, je préfère ma méthode de voyage, certes je suis solitaire mais quand je rencontre des gens je vais vers eux, c'est à mes yeux beaucoup mieux que de rester tourné vers soi-même ! Le lendemain, une visite éclair, le temps de voir la cathédrale (dont on me défend l'entrée par ailleurs, aller savoir la vieille peau qui tient la porte n'a pas confiance !) et de tenter une traversée d'un des ponts les plus venteux d'Europe (mon gros sac m'emportait, très pratique n'est ce pas !), afin de faire du stop jusqu'à la capitale. J'ai de la chance, je tombe sur deux personnes très sympathiques. Vitor, le premier, me fait découvrir la spécialité de Coimbra, le porcelet à la braise, miam miam j'en salive encore ! J'ai même le droit d'avoir une visite guidée de la ville, la classe ! J'ai la chance de rencontrer beaucoup de portugais généreux. Sont-ils tous comme ça, je n'en sais rien, mais il y a quand même un large fond culturel pour l'expliquer.

lisboa

Lisbonne ! Arrivé au soir, sous la pluie, je dors encore à l'auberge de jeunesse. Mais comme je ne m'appelle pas Crésus n'est ce pas, dès le lendemain je cherche et trouve un coin pour planter ma tente, un peu en marge de la grande ville. J'ai dès lors tout le loisir de découvrir, visiter cette ville. Par chance, j'y suis un dimanche alors que les musées sont ouverts et gratuits, je me fais donc 5 musées en une journée. J'ai même une visite guidée personnelle de la réserve du musée d'ethnologie.

J'y passe de superbes soirées, à me balader dans le centre reconstruit au 18e siècle, manger en achetant des petites patisseries succulentes au chorizo, ou une bonne soupe de légumes. Les 4 saisons de Vivaldi dans une vieille église noire de monde. Même une soirée où j'atterri par un hasard complet dans une grande salle de style Louis XVI avec un duo piano/voix pendant plus d'une heure. La forteresse au sommet de la ville, arnaque pour touristes, avec vue sur le port, l'estuaire du Teje, et l'immense pont qui l'enjambe, faisant parfois penser au Golden Gate américain. Et les superbes petits tramways, qu'un jour j'apprendrai à conduire, c'est sûr !

Dans cette capitale, tout tend à nous rappeler la splendeur passée et l'ancienne puissance des portugais, grands navigateurs et explorateurs, qui tinrent pendant longtemps en respect les autres nations d'Europe. Certes cette période est belle et bien finie. Mais j'en ai vu des sud-américains, des africains et des asiatiques, immigrés d'anciennes colonies. Idem des enfants d'émigrés portugais, qui sont revenus au pays amenant avec eux un peu de France, d'Angleterre ou d'Allemagne. Le fait est que le métissage tient une place prépondérante dans la société portugaise, contrairement à l'Espagne où chacun va vivre en harmonie mais avec des cultures différentes. La fameuse différence entre « Salad bowl » et « Melting pot » !

Je quitte Lisbonne en traversant le fleuve (en bateau, pas à la nage !). De l'autre coté, je descends lentement vers le sud et l'Algarve, en traversant l'Alentejo, région très boisée à l'intérieur mais avec une façade maritime très belle. Je fais d'ailleurs le touriste aux cotés d'un couple qui visite le coin, qui me prend dans son voyage en voiture tout au long de la côte. Le vent souffle fort, et le soleil chauffe même si on est début décembre ! Ce qui sera encore plus sensible une fois dans l'Algarve, région touristique par excellence, au soleil et à la mer, avec les petites villes côtières qui se ressemblent toutes, avec les mêmes pièges à touristes. Mais les petites maisons blanches aux bordures bleues ont leur charme quand même…

banc

A Faro, je rencontre José, espagnol en vadrouille pendant ses vacances. Il parle même français. On discute pas mal, à Tavira on se repose au soleil la journée, derrière une bière. Qu'il est bon de profiter du soleil des fois ! Puis on se quitte le lendemain, moi avec une invitation à Séville, lui avec mes encouragements…! Un peu de marche et d'auto-stop plus tard, me revoilà à la frontière espagnole, que je m'empresse de franchir à nouveau.

Bye bye Portugal, merci pour tout, et surtout pour toutes les bonnes personnes que j'y ai rencontré !

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Commentaires
Les voyages de Geoffrey
  • Mon ami Geoffrey est parti pour un voyage d'au moins un an autour de l'Europe, et peut-etre du monde, alors moi qui suis restée en France, je retranscris sur ce blog ses aventures, semaine après semaine !
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